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lundi 1 juillet 2024
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Vente de l’ASSE à Kilmer sports : ça ne monte plus, c’est carrément fait

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Au lendemain d’un final sportif débordant d’émotions euphorisantes mâtiné d’une nouvelle – enfin – universellement positive pour toute cette ville et l’ensemble du peuple vert, le groupe canadien Kilmer sports a officialisé comme attendu le rachat de l’ASSE. Cette fois, ce n’est plus fortement dans les tuyaux mais signé. L’ère Romeyer / Caïazzo n’est plus. Celle Tanenbaum / Gazidis a commencé et elle commence d’emblée par la L1. Avec quels moyens ?  

L’officialisation est tombée dans le milieu de l’après-midi. Photo ASSE.

Saint-Etienne, et on ne parle pas que de la seule ASSE, a le vécu pour apprécier. Toutes proportions gardées, bien sûr, avec des zones géographiques vivant une autre réalité de ce qui est « difficile à vivre », suffisamment de larmes y ont coulé, suffisamment de déceptions, de conflits, de nouvelles douloureuses viennent de se succéder, localement, dans la foulée, ici comme ailleurs du Covid, pour apprécier à sa juste valeur une information collective positive. En voici deux d’un coup pour, là en revanche, stationner sur la seule sphère footballistique : en 2024/2025, l’ASSE jouera en Ligue 1 à la suite de sa victoire en deux temps lors de barrages face au FC Metz. La seconde : au lendemain de ce triomphe historique car, totalement insoupçonnable même du plus béat des optimistes il y a encore 4 mois, la vente de l’ASSE au groupe Kilmer Sports Ventures a été officiellement confirmée ce lundi en fin d’après-midi.

« Chat échaudé craint l’eau froide » : sobre, prudent, peu « fanfaron », en attendant « de voir » comme à son habitude, qui d’autre que le « peuple vert » illustre mieux l’expression, quand il s’agit de l’avenir de son club, quand il s’agit ne serait-ce que du périple du rachat (spin-off parmi d’autres de son monumental et ancestral feuilleton principal). Non, il ne risquait pas de vendre la peau du Canadien avant de l’avoir fait signer. L’euphorie était dans les salons et dans les rues hier soir, elle l’est encore sur bien de visages aujourd’hui. Elle se fera sans doute encore attendre vis-à-vis du nouveau propriétaire bien que tous les voyants soient au vert, à chaque information sur lui ou des signaux provenant de l’acheteur lui-même. Par-dessus tout, parce qu’il ne semble pas que Saint-Etienne ait affaire à un fonds de pension pour Floridiens usés, aux ambitions lucratives aussi décalées qu’hors sol. Ces gens là sont réputés venir pour la bonne raison : « le foot ».

La « belle endormie » enfin réveillée ?

Kilmer Sports Ventures est un groupe familial canadien appartenant à Larry Tanenbaum. Selon le site Sportune, ce milliardaire posséderait une fortune issue d’activités industrielles et dans le bâtiment estimée à 2,5 milliards de dollars et selon là, les dernières données de Forbes, il occupe actuellement la 1 366e place parmi les personnes les plus riches du monde. Derrière d’autres clubs sportifs de Toronto (comme les Raptors en NBA qui ont été menés au titre de champion 2019), Kilmer Sports Ventures va donc reprendre l’ASSE. A voir jusqu’à quel point il donnera des moyens. Reste qu’un investisseur d’ampleur a apparemment enfin compris qu’une « belle endormie » et son immense potentiel était là, prête au réveil, sans que rien ne soit à fondamentalement à construire, si ce n’est, afin d’optimiser tout ce qui est déjà infiniment enviable à l’ASSE, l’essentiel : une équipe de très haut niveau.

Huss Fahmy, Ivan Gazidis et Jaeson Rosenfeld, nouveau triptyque au sommet de l’ASSE.

Kilmer Sports a donc annoncé aujourd’hui l’acquisition officielle de l’AS Saint-Étienne auprès de ses actionnaires (sur la toile, les spécialistes parlaient d’une transaction comprise entre 20 et 30 M€), Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. « Une nouvelle page de la riche et prestigieuse histoire de l’ASSE s’ouvre aujourd’hui. Kilmer Sports souhaite développer l’ASSE avec un projet de long terme basé sur ses valeurs et son héritage, et se concentrer sur la croissance future du club, y compris dans les équipes premières, masculine et féminine, et dans le centre de formation. Au service de cette ambition, Kilmer Sports apporte le meilleur de son expérience et de son savoir-faire dans le développement des franchises de sport », clame le communiqué officiel de ce jour.

La fin de l’ère Romeyer/Caïazzo

Comme prévu, le « surdimensionné » tel que l’a encensé notre meilleur ennemi, le retraité Jean-Michel Aulas, Ivan Gazidis (il a dirigé avec succès Milan AC et Arsenal), président de Kilmer Sports, prend la présidence du club, délégué par le propriétaire. Il sera secondé dans sa mission par Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld, vice-présidents exécutifs en charge du football de Kilmer Sports. « Kilmer Sports est une filiale à 100 % du groupe familial canadien appartenant à Larry Tanenbaum, spécialisée dans la gestion d’entreprises du secteur sportif. Dirigée par Ivan Gazidis, Kilmer Sports a récemment annoncé l’acquisition de la 14e et première hors des États-Unis, franchise de WNBA (la ligue féminine de la NBA) pour la saison 2026 », rappelle le communiqué.

Nous voulons construire sur ce qui fait la force de l’ASSE depuis toujours : son histoire, ses valeurs et l’engagement exceptionnel de ses fans dans la région et partout en France.

Ivan Gazidis, président de l’ASSE

Première déclaration officielle d’Ivan Gazidis en tant que président des Verts : « C’est un honneur et une grande responsabilité de prendre aujourd’hui la tête d’un club à l’histoire et au palmarès aussi prestigieux. Je remercie Roland Romeyer et Bernard Caïazzo pour leur engagement sans faille au service du club pendant plus de vingt ans. Nous voulons construire sur ce qui fait la force de l’ASSE depuis toujours : son histoire, ses valeurs et l’engagement exceptionnel de ses fans dans la région et partout en France. Huss, Jaeson et moi-même avons hâte de rencontrer les fans et nous consacrerons, dès demain, à construire la prochaine saison du club. Allez les Verts ! » C’est la fin d’une époque, d’une ère, celle de la longue présidence bicéphale, souvent décriée, beaucoup moins de 2012 à 2016, Romeyer / Caïazzo.

Une longue période – de loin la seconde présidence la plus longue de l’Histoire du club après les 21 ans de Roger Rocher – qui, il ne faut pas l’oublier non plus, avait vu l’ASSE renouer avec un titre et régulièrement l’Europe après 30 ans d’absence. Espérons que nous aurons à mettre à leur crédit le choix pertinent de leur successeur. Car il est vrai que leur ère a été celle des montagnes russes. Au pilote Canadien de nous contenter des seuls sommets.

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